jeudi 17 juin 2010

You said I'm a Monster


Encore une fois j'échouais lamentablement. Le projet serait remis à plus tard, classé, ficelé, loin là-bas au fond d'un tiroir.
J'avais pris peur, pour changer. C'était toujours comme ça quand je ne pouvais rien contrôler, quand tout sentait la guimauve.
J'aimais le souffre, la douleur et la passion. J'aimais les larmes et les non-dits. J'aimais les regards lourds de sens, les baisers volés au coin d'une rue. La fougue, la haine.
J'étais pourri par des références romantiques, sans penser que le XIX° siècle était loin, très loin. Mais on ne me changerait pas de sitôt, alors jusque là je flotterai entre deux eaux.

Recherche de l'être parfait, unique, inexistant.

Il viendra bien le jour où j'aurai épuisé mon quota. Saturation. Ce jour où j'aurai assez mordu la poussière, où je ne supporterai plus ce goût amer de l'échec, cette douleur dans la poitrine, cette nausée violente. Spasme. Alors je ne danserai plus cette danse vulgaire et moite, cette transe violente et sensuelle. Je ne vomirai plus cette rage profonde, ancrée en moi. Je me tairai, à jamais.

La fougue m'étreint et m'emporte. Désir violent et fugace d'enlacer la vie, de m'en saisir, jusqu'au dégoût. Je suis avide et consommateur, aux regrets de certains, j'avance vite, en m'écorchant pourtant.